Paris teste des "îlots frais"

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L'îlot frais inauguré sur le parvis de la gare de Lyon - ©JGP

Le premier "îlot frais" a été inauguré le 2 juillet 2018 sur le parvis de la gare de Lyon (12e arr.). Il est l’un des trois démonstrateurs développés par Climespace, le réseau de froid parisien auquel le mobilier de l’îlot est connecté.

 

L’îlot frais, inauguré le 2 juillet sur le parvis de la gare de Lyon (12e arr.), est une installation éphémère, conçue pour être démontée à la fin de l’été. Le concept sera également testé pendant deux mois à Paris Plage et dans le 13e arrondissement, près de Station F. L’îlot se compose d’une ombrière et de bancs en béton rafraîchis par le passage en leur sein de l’eau glacée du réseau de froid parisien situé à proximité. Une fontaine d’eau potable en libre accès est également installée dans le cadre d’un partenariat avec Eau de Paris.

 

Climespace, filiale d’Engie, concessionnaire de la ville de Paris pour le réseau de froid, à l’origine de cette expérimentation, espère un différentiel de 5°C avec la température ambiante au sein de ces îlots. Les démonstrateurs seront l’occasion de tester plusieurs matériaux, notamment pour l’assise des bancs. Et les usagers sont invités à donner leurs avis après avoir flashé un QR code.

 

Faible consommation d’énergie

"Dans le cadre de sa politique d’adaptation au changement climatique, la ville de Paris souhaite mettre en place un parcours fraîcheur. L’îlot frais est le fruit d’une réflexion de Climespace qui souhaitait s’inscrire dans ce parcours", a expliqué, le 2 juillet, son directeur général, Jean-Charles Bourlier. Mais c’est aussi une occasion d’offrir une visibilité à un réseau de froid vertueux. "Le réseau représente deux fois moins de consommation d’énergie que des solutions autonomes et émet deux fois moins de carbone", précise-t-il.

Inauguration, le 2 juillet 2018, par Benjamin Gestin, DG d’Eau de Paris, Carole Le Gall, présidente de Climespace, Jean-Charles Bourlier, DG de Climespace, et Valérie Bonnard, directrice Paris Gare de Lyon et Paris Bercy chez SNCF Gares & connexions. © JGP

Créé en 1991 pour rafraîchir le Forum des Halles, le réseau de froid parisien s’étend aujourd’hui sur 75 km et compte 650 clients, assurant la climatisation de 6 millions de m2, ce qui en fait le plus grand réseau de froid européen. Il compte aujourd’hui dix centrales de production (dont trois tirant parti de la fraîcheur de l’eau de la Seine) fonctionnant à l’électricité verte.

 

Réseau plébiscité

Dans son Plan climat air énergie adopté en mars 2018, la ville de Paris indique qu’elle "entend s’appuyer sur le réseau de froid urbain pour répondre aux besoins de climatisation, celui-là bénéficiant d’une empreinte écologique bien plus faible que les équipements de climatisation individuelle, tant du point de vue des émissions de gaz à effet de serre et des consommations énergétiques que de la pollution de l’air". Ce plan prévoit ainsi que "le périmètre de développement du réseau de froid urbain, qui couvre actuellement 38 % du territoire, sera étendu à tout Paris". "Pour accompagner le développement de ce réseau et garantir un approvisionnement à 100% d’énergies renouvelables, au moins une nouvelle unité de production dite centrale "à eau de Seine" permettra de valoriser l’énergie du fleuve par hydrothermie", précise le document.