Charenton-Bercy : un quartier à l’aube de sa transformation

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Charenton-Bercy ©SOM-Ateliers2-3-4-AREP.

Transformer Charenton-Bercy en une véritable place de vie et relier la ville de Charenton au 12e arrondissement voisin : tels sont les défis que souhaitent relever les deux projets de Bercy-Charenton, côté Paris, et de Charenton-Bercy, côté Val-de-Marne. 

Charenton-Bercy ©SOM-Ateliers2-3-4-AREP.

Côté Charenton, la ZAC pilotée par Grand Paris aménagement ne devrait pas voir le jour avant 2021 : l’heure est aux études préopérationnelles de conception urbaine et paysagère, menées par Ateliers 2/3/4, Arcadis, Arep et Urban Water, désignés en novembre 2018. Le foncier à aménager est assez fractionné : une partie appartient à l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris, une autre à la Martiniquaise (spiritueux), une troisième était constituée d’entrepôts (les entrepôts Escoffier) et une quatrième occupée par le centre commercial Bercy 2 (détenu par Carrefour, une franchise Ibis et le fonds d’investissement Tikehau). S’ajoutent quelques volumes surplombant le faisceau ferroviaire de la SNCF. 

Pour l’heure, seuls les 4 ha des entrepôts Escoffier sont maîtrisés. Les démarches d’acquisition des autres parcelles sont en cours. « Le foncier étant situé en bordure de Paris, son acquisition a incontestablement un coût important », constate Hervé Gicquel, maire de Charenton-le-Pont.

 

UrbanEra/Bouygues immobilier comme promoteur

Si la ZAC n’est encore qu’un projet, elle a déjà son promoteur : UrbanEra/Bouygues immobilier. La ville a en effet décidé, en 2017, de verser dans l’escarcelle du premier appel à projets « Inventons la métropole du Grand Paris » la totalité de la zone. « La municipalité souhaitait depuis longtemps aménager ce quartier sans réussir à le configurer. Cette consultation a permis de le mettre sous les feux de l’actualité et d’identifier les partenaires qui pouvaient se mobiliser », justifie Hervé Gicquel.

 

Le lauréat, UrbanEra/Bouygues immobilier, a donc entièrement redessiné le quartier et imaginé ses usages et bâtiments futurs. Depuis, un protocole d’engagement a été signé entre l’entreprise et Grand Paris aménagement. A ce dernier revient tout le travail classique d’un maître d’ouvrage, ainsi que l’organisation de la concertation préalable à la création de la ZAC. Bouygues immobilier reste quant à lui promoteur. Les deux partenaires se sont partagé la charge foncière : l’aménageur se portera acquéreur des parcelles contrôlées par la SNCF, l’AP-HP et la Martiniquaise. Bouygues immobilier qui a, avec le fonds d’investissement Tikehau, pris le contrôle depuis l’été 2018 des entrepôts Escoffier, se charge de racheter le centre Bercy 2.

 

Gratte-ciel de près de 200 m de hauteur

Alors que plusieurs immeubles de grande hauteur sont prévus côté Paris, un gratte-ciel de près de 200 m de hauteur, conçu par l’agence américaine SOM, leur répondra sur le foncier des entrepôts Escoffier. « Il s’agira d’une tour fine, arborée de terrasses végétales suspendues », indique Aurélien Defigier.

Elle sera, dans sa partie supérieure, dédiée au logement. « Habiter la grande hauteur dans des conditions premium est très classique à Londres, aux Etats-Unis ou encore au Moyen-Orient. Mais non à Paris », justifie le responsable de Bouygues immobilier, qui poursuit : « nous avons l’ambition de proposer des logements premium, situés dans la partie haute d’un bâtiment mixte de 50 000 m2 et dont le toit sera accessible au public, avec sans doute une offre de restauration. La partie basse de l’immeuble sera, elle, occupée par un hôtel 4 étoiles ». De moins grande hauteur, d’autres bâtiments seront dédiés au logement mais « protégés du bruit du périphérique par un écran de constructions dédiées à l’activité ».

 

Côté activité, un pôle virtuel (animation 3D, jeux vidéo, conception assistée par ordinateur) doit être accueilli en lieu et place du centre commercial Bercy 2 mais aussi, peut-être, dans les locaux actuels de l’AP-HP « dont nous souhaiterions conserver l’aspect patrimonial », explique Aline Creignou, directrice de projet à Grand Paris aménagement. « Cependant, nuance Hervé Gicquel, si j’ai envie de donner une singularité à ce quartier, c’est pour le rendre vivant, animé, attractif sur le plan économique et durable. D’autres activités tertiaires pourront s’y installer. »